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Histoire de L'Amicale Laïque Castelbriantaise (1902... 1938 … 1978... 2008... 2016)


      Écrire une histoire complète de l’Amicale Laïque Castelbriantaise et de ses sections sportives et autres filiales présenterait une difficulté majeure : Celle de l’importance du document global. Étant donné la masse d’informations et de documents relatifs à la longue et riche histoire de notre Association plus que centenaire, ce blog traitera chronologiquement et successivement de diverses périodes marquées par des dates importantes
Articles du Blog mibonnier
75 (I)    A compter de 1902 
75 (II)  1919 - 1939
75 (III) 1939 - 1945
75 (IV) 1945 - 1960
75 (V)  1960 - 1975
75 (VI) 1976 - 1985
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       Les intitulés, les sigles relatifs à notre Association ont varié tout au long du 20ème siècle 
 
1 - Association Amicale des Élèves de l'Ecole Publique créée et déclarée en 1902 (sources officielles non retrouvées)
Président : M. Franco
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2 - Association Amicale des Anciens Élèves et Amis des Ecoles Publiques (1938 - 1978)
déclarée le 13 janvier 1938
Président : F. Geffriaud
Secrétaire : G. Burlot
Trésorier : M. Audrain
 
 
Une association qui a pour but :
1 - de participer à la protection et à la défense de l'école laïque
2 - d'encourager la fréquentation des écoles laïques par tous moyens appropriés tels que récompenses, prix, livrets de caisse d'épargne, voyages de fin d'études...
3 - d'organiser la kermesse annuelle et de gérer les fonds qu'elle permet de recueillir
4 - d'organiser les loisirs des élèves et des anciens élèves notamment en ce qui concerne les sports
5 - de distribuer des secours en nature aux plus nécessiteux tels que vêtements, chaussures...
6 - de mettre sur pied des séances cinématographiques, des garderies et des promenades pour les enfants de nos écoles publiques
7 - de créer ou aider toutes initiatives pouvant éventuellement paraître comme utiles et en accord avec les fins que nous nous proposons
8 - d'entretenir les biens, meubles et immeubles appartenant ou pouvant appartenir à l'Association 
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      En 1942 et 1946 déclaration et agrément de la société A L C C après fusion pure et simple des groupes sportifs de l'Amicale Laïque et de l'Amicale Cheminote étant bien entendu que les deux Amicales demeurent strictement indépendantes pour ce qui est de leurs activités extra-sportives (Archives A L C C - Président  F. Geffriaud - 1er avril 42)
 
3 - Amicale Laïque et Cheminote Castelbriantaise (1942 - 1946)
Objet : Pratique de tous les sports
déclarée le 10 / 08 / 42 et agréée le 01 / 09 / 43 - N° 5 707
Président : F. Geffriaud - Vice-Président : M. Morice
Secrétaire : J. Bothorel - Trésorier : R. Nivert
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4 - Amicale Laïque et Cheminote Castelbriantaise (1946 -1979)
déclarée le 29 / 03 / 46 et agréée le 12 / 04 / 46 - N° 2 886
Objet : Pratique de l'éducation physique et de tous les sports en compétition ou en rencontres amicales - Pratique de toutes activités destinées à la formation physique et morale de la jeunesse
Président : V. Ricous 
Secrétaire : M. Jeanneau - Trésorier : R. Nivert
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 5 - Amicale Laïque Châteaubriant (1979... 
après dissolution de l'A A A E A des Ecoles Publiques le 04 / 04 / 79 et le regroupement de toutes les sections de l'A L C C et filiales au sein de l' A. L. C dont les derniers statuts datent de cette époque
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    En 1902
      La première Association Amicale des Elèves de l' École Publique de Châteaubriant  avait été créée en application de la loi du 1er juillet 1901 relative aux Associations.
C'est une déclaration parue dans la presse qui atteste de son existence officielle
     "Dans sa séance du mardi 3 juin 1902, la commission administrative de l'Association a décidé des actions qu'elle mènerait lors de l'année à venir. Elle a aussi décidé que l'Assemblée Générale était fixée au 29 juin à 2 heures de l'après-midi" 
     Pourquoi divers partenaires dont les enseignants avaient-ils créé cette nouvelle Association ? Pour promouvoir et défendre l'Ecole Laïque assurément mais aussi pour mettre en place un organisme officiel qui leur permettrait de générer les actions et les diverses animations qu'elle envisagerait en faveur de l’École Laïque. 
Ouvrons le Journal de Châteaubriant du samedi 14 juin 1902 à la page 2
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Lors de la rédaction de cet article  en 2016 les divers liens ouvraient le journal à la page recherchée mais c'est désormais impossible pour une raison inconnue.Ces liens sont devenus caducs. La raison en est inconnue 
http://archinoe.fr/loire-atlantique_v3/presse_seriel_visu.php?id=299929655&l=1600&h=860&m=&titre=299929655&dngid=848875134b52759f48073044729803d674e7879a

.Nécessité d'une nouvelle démarche en recherchant par titre et par date information 
Archives numérisées Loire Atlantique/Presse/Recherche par titre et par date/information locale/Journal de Châteaubriant (Le)/Nombre de fascicules trouvés (2019)/Année (1902)/ Numéro du 14/06/1902
Accès à un nouveau lien qui ouvre l'article du 3 juin 1902 page 2
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483251883
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Dans le même journal  l'article relatif aux résultats du Certificat d'études nous donne un aperçu précis des diverses écoles ouvertes à cette époque

Où allait-on à l'école publique en 1902 ?
Étaient fréquentées par plus de 700 élèves
  • l’école de garçons des Terrasses - Directeur Mr Bry
  • l’école des filles de la rue de la Vannerie - Directrice Mme Audureau
  • l'école des filles de Béré - Directrice Mlle Valtier
    Dans cet état, on ne parle pas de l'école maternelle rue de la Vannerie et pour cause. Elle ne fut ouverte qu'en 1906. Ni de l'école des garçons de Béré qui ne le fut qu'en 1911
     Autour de Nous
    
      Existaient en 1902 deux écoles congréganistes à Châteaubriant, une de filles - Nazareth - tenue par la Congrégation des Ursulines de Chavagnes et une de garçons - Saint Joseph - tenue par les Frères des Ecoles Chrétiennes de Paris rue Oudinot. Cette dernière se trouvait à l'emplacement actuel de l'Hôtel de Châteaubriant 
 
  
     L'Institution Saint Joseph 
  
     Elle avait été créée en 1843 (   ). Une école  prospère qui ouvre un pensionnat en 1864 pour répondre aux nombreuses demandes de l'extérieur. L'interdiction des Congrégations religieuses enseignantes en 1905 entraîne le départ des Frères des écoles chrétiennes (Frères quatre-bras). Elle sera suivie de la fermeture de l'établissement et de la mise sous séquestre des bâtiments dont restera propriétaire la Congrégation des Frères jusqu'en 1921, date de la mise en vente de toute la propriété. Entre temps les locaux sont le siège d'activités culturelles, religieuses et sportives très suivies, celles du Cercle et des Voltigeurs dont la section gymnastique est créée en 1907. La nouvelle école libre de Saint Joseph avait été ouverte vers 1914, quartier des Vozelles (actuellement rue Michel Grimault) pour remplacer l'institution du Boulevard de la Torche désormais fermée. Quant au Cercle catholique il sera vendu en 1980. 
http://archinoe.fr/loire-atlantique_v3/presse_seriel_visu.php?id=299946253&l=1600&h=860&m=&titre=299946253&dngid=6615b051e14785da87bb67d41b5b164d50839328
      En dehors de la loi (Extraits Histoire Municipale - La Mée - N° 62)
        L'implantation de l'institution illustre une situation que l'on déplorait déjà au vu des délibérations municipales de 1844... 1846.  Du respect des règles d''implantation, de l'importance de l'enseignement privé et de celles des Congrégations enseignantes. De la concurrence entre écoles communale - écoles privées
      En 1844, Châteaubriant avait deux écoles communales, une de garçons et une de filles. "On peut considérer nos deux écoles comme à peu près gratuites. Celle des garçons - la seule où l'on trouve des élèves payants appartenant tous à des familles aisées - n'en a qu'un petit nombre. Beaucoup de familles qui pourraient être appelées à payer sont dispensées par la générosité de la commune. Enfin les enfants gratuits sont entretenus en livres, papier, etc, avec la plus grande libéralité. Quant à la désignation des élèves gratuits, elle est faite par le Maire "à mesure que des familles d'ouvriers ou d'indigents présentent leurs enfants" 
Sans doute n'y a -t-il guère de familles très aisées à Châteaubriant ? Mais leurs enfants fréquenteront bientôt une nouvelle école, celle de la Congrégation des Frères de la Doctrine Chrétienne. La création de cette école répondant aux  désirs d'une catégorie de la population, cette société s'était empressée de construire, en dépit des règles et des autorisations. D'où provenait le terrain sur lequel seraient élevés les bâtiments ? Elle avait bénéficié d'une donation. Celle "d'une demoiselle Guérin qui avait donné, à charge de services religieux, au supérieur de la Congrégation une portion de pré valant 4000 francs, près du rempart de la Torche, pour servir d'emplacement à la construction d'une école dirigée par les frères ci-dessus" 
Appelé à exprimer son opinion sur le comportement de la dite Société "qui s'était empressée de construire sur le terrain donné par Mlle Guérin, avant que l'autorisation d'accepter lui ait été accordée et même avant que les formalités légales et protectrices des fortunes privées aient pu être accomplies" des conseillers avaient exprimé divers avis divergents. Certains invoquant les principes de tolérance et de liberté étaient partisans d'accepter la donation (M. de Boispéan), d'autres évoquant les pressions qu'avait pu subir cette personne cédant ainsi à des personnes qui ont sur son esprit une grande influence et qui, profitant de leur ascendant sur cette bonne et pieuse demoiselle, d'une dévotion excessive et d'un esprit faible, l'ont portée à une action qui au fond, devait lui être pénible (M. Delourmel) estimaient qu'il n'y avait pas lieu d'accepter cette donation ajoutant que la donatrice s'était toujours montrée fort indifférente à ce que l'éducation fut plus ou moins répandue.
Dernier argument qui dut influer sur la future décision du C M : "Il est très instant (grand temps) de mettre enfin des bornes à l'insatiable défi de posséder qui anime aujourd'hui toutes les congrégations religieuses qui, sous différents noms, exploitent toutes les classes de la société et qui, par leur influence, trouvent les moyens  de se procurer des capitaux et des immeubles de très grande valeur"
La discussion close, "le Conseil attendu que la loi a été violée par l'entreprise de construction avant toute autorisation, a été d'avis à une très forte majorité qu'il n'y a pas lieu d'autoriser l'acceptation de la donation" On en était là en novembre 1844
Où en était-on un an plus tard en décembre 1845 ?
Mr de la Pilorgerie, faisant fonction de maire de Châteaubriant s'étonnait qu'une "association de personnes riches qui jusque là n'avaient montré que de l'hostilité vis à vis de l'instruction primaire" entreprenne tout à coup de fonder un établissement rival de l'école communale et commence à construire un édifice, sur le terrain donné par Mlle Guérin (donation contestée par le Conseil) "prouvant mieux que tout autre le peu de cas que l'on faisait de l'autorité supérieure"
Les travaux avaient bien avancé "Aujourd'hui, l'école est ouverte, les élèves installés dans l'Institution. Le Conseil municipal a redoublé d'efforts pour faire face à une concurrence d'autant plus redoutable qu'elle a l'appui du clergé de Châteaubriant et des communes environnantes. Les instituteurs de ces dernières communes ont perdu la plus grande partie de leurs élèves qui, au détriment de leur santé et même de leur instruction, viennent en toute saison, et de fort loin, à cette sorte d'université prônée avec enthousiasme dans un  rayon fort étendu" 

   A propos des Écoles congréganistes. Quel serait leur devenir ?
 
     Que préconisait la loi du 1er Juillet 1901 ?
     « Aucune congrégation religieuse ne peut se former sans une autorisation donnée par une loi qui déterminera les conditions de son fonctionnement. Elle ne pourra fonder aucun nouvel établissement qu’en vertu d’un décret rendu en conseil d’État.
Toute congrégation formée sans autorisation sera déclarée illicite"
      Les établissements de Châteaubriant étaient-ils en possession d'une autorisation de fonctionner délivrée par le gouvernement accordée aux congrégations qui ont pris le parti de se conformer dans les délais impartis, à la loi de 1901 ?
La délibération du Conseil municipal de Châteaubriant lors de sa réunion fin décembre 1901 apportait une réponse à l'inquiétude des Congréganistes (1) Avis favorable était donné à la demande d'autorisation déposée par la Congrégation enseignante des Ursulines de Jésus
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Un débat était soulevé sur un point majeur : M. Coulbauld - directeur du « Journal » adjoint au maire et républicain convaincu - estimait qu'il y avait lieu d'envisager la question au point de vue de l'enseignement, visant ainsi non pas la Congrégation des Ursulines mais les Congrégations enseignantes en général chez lesquelles l'enseignement est en opposition avec avec les principes de 1789. A l'affirmation erronée d'un conseiller qui déclarait que l'Etat pouvait toujours savoir comment on donne l'enseignement dans ces établissements, Mr Coulbaud avait répliqué que justement cet enseignement échappait au contrôle de l'Etat. Il avait soulevé un point essentiel. Pouvait-on accorder une autorisation d'enseigner sans qu'aucun contrôle ne pût être envisagé ?
Le Conseil passa outre son avis et accorda l'autorisation par 8 voix à 4.
Toute congrégation formée sans autorisation était déclarée illicite et ses membres étaient interdits d'enseigner ou de diriger un établissement d'enseignement. Autorisées au vu de cette décision communale, les sœurs congréganistes des Ursulines pourraient continuer à enseigner à la différence de leurs homologues de l'Instruction Chrétienne de Saint Gildas des Bois qui - après fermeture de leur établissement à Nort, à Blain, à Héric - étaient reparties pour Saint Gildas où se trouvait leur maison mère ? 
Les Ursulines devaient connaître une situation transitoire jusqu'à la mise en oeuvre de la loi Combes qui devait supprimer une grande partie des établissements congréganistes à compter de 1904. L'application de cette loi entraînera aussi la disparition de la congrégation enseignante des Frères des Ecoles Chrétiennes. 


L'Institution Nazareth 
 
A l'origine existait "l'école charitable" qui avait été fondée pour "les filles pauvres" en 1716. Fermée pendant la Révolution, elle reprit progressivement son activité à compter de 1826.
Suite à une réunion extraordinaire du Conseil municipal autour du projet des Dames de Chavagnes concernant l'école charitable,et au vu de la nécessité de rétablir cette école fondée pour l'instruction des enfants pauvres, pour le soulagement et la consolation des pauvres malades et même pour entretenir des filles dévotes, un traité  est conclu avec les Dames religieuses. Celles-ci s'engagent à instruire gratuitement 30 filles pauvres qu'elles réuniront depuis l'âge de 7 ans jusqu'à 14 ans, sur la présentation qui en sera faite par M. le Curé et M. le Maire. Enseignement et secours aux malades et indigents iront de pair (Histoire Municipale - N° 41 - La Mée)
Fonctionnera désormais une école dite toujours charitable sous l'autorité de la Commission administrative du Bureau de bienfaisance. Celle ci passera avec les sœurs Ursulines de Chavagnes, plusieurs traités dont le premier remontait à leur arrivée en 1826. Aux termes d'un nouvel accord en 1838, les dames de Chavagnes "instruisaient les familles" et fournissaient deux sœurs pour l'instruction des filles pauvres, une sœur pour les pharmacies et la visite des malades et le local nécessaire à ces deux oeuvres.
La Municipalité reste gérante par l'intermédiaire du bureau de bienfaisance des locaux mis à disposition et des legs qui y sont attachés. Tous les biens et rentes venant des fondations "sont sans partage et exclusivement la propriété du bureau de bienfaisance proprement dit" Autre prérogative : celle du choix de la congrégation intervenant au sein de l'oeuvre municipale.
 Cette école charitable qui n'accueillera bientôt plus que les filles fonctionnera désormais de cette façon continuant à "embrasser à la fois les attributions de la charité pour les pauvres, et l'instruction pour les jeunes filles"
Il n'y a pas nécessité pour le Conseil municipal d'établir une école communale de jeunes filles puisque cette école privée répond à ce qu'on attend de l'éducation à apporter à celles-ci.
Après divers transferts suivis d' aménagements et de réparations de locaux, l'enseignement était dispensé fin 19ème à l'emplacement actuel de l'institution Nazareth. La congrégation enseignante des Ursulines ne fut plus autorisée à y dispenser son enseignement à compter de 1905. Mis sous séquestre les bâtiment seront rachetés par le président du conseil d'administration de l'Association Populaire pour l'Enseignement libre (Archives Évêché - H 06)

 
Le contexte politique du début du XXème
En dépit des statuts qui interdisent  les discussions politiques et religieuses les sociétés sont traversées par les grands débats de société, en particulier la laïcité. La première Association Amicale n'échappe pas à cette règle au vu de ses objectifs, de son action et de son environnement républicain. Idéologie et militantisme républicains iront de pair
De l'importance du contexte politique 
(Histoire et Pays de Châteaubriant)
"A compter de 1899, le gouvernement de Waldeck Rousseau entreprend une vigoureuse lutte contre les congrégations qui avec la loi du 1er juillet 1901 doivent demander une autorisation. La victoire du Bloc et des "Blocards" regroupant les républicains modérés, les radicaux et socialistes en 1902 ouvre la voie à des masures anticléricales. Le ministère Combes applique avec rigueur la loi. Cette politique alimentée par un fort anti-cléricalisme populaire conduit à la loi du 7 juillet 1904 qui supprime tout enseignement des congrégations. Le conflit entre l'Eglise et l'Etat conduit  à la fin du Concordat de 1801.
La loi promulguée le 11 décembre 1905 - dite de séparation de l'Eglise et de l'Etat - visera à la laïcisation  complète de l'Etat républicain (et en particulier à celle  de l'Enseignement et des Ecoles Publiques). L'application de la loi en particulier lors des inventaires et la mise sous séquestre des biens de l'Eglise dressera les milieux de droite anti-républicains et de nombreux catholiques contre le gouvernement"
C'est dans ce contexte extrêmement prégnant que nous suivrons l'action de notre association créée en 1902 et engagée directement ou indirectement dans toutes les actions et manifestations visant à défendre et promouvoir les écoles publiques
 
 
     Avant 1902
     Remontons le temps

    Avant la création de notre nouvelle Association, ses membres menaient des actions favorisant l'école sans en être le moteur... telles celles que l'on retrouve depuis 1885 -1890
  • La distribution des prix aux élèves des écoles communales de Châteaubriant
Cette cérémonie se déroula à compter des années 1885...  Les archives retrouvées ne nous permettent d'accéder qu'à quelques années. Cette cérémonie était l'occasion de récompenser les élèves des écoles mais les  discours prononcés par les diverses autorités qui présidaient avaient pour but de valoriser voire magnifier l'école républicaine
C'est l'intérêt des liens ci-dessous qui vous plongeront au cœur des cérémonies de l'époque. Vous retrouverez l'article dont est tiré l'extrait et la lecture du "Journal" - comme si vous y étiez - vous apportera de multiples informations sur la situation "Autour de Nous"
 
       Distribution des prix en 1889
M. Le Maire cette année là, s'adressant à tous les écoliers réunis, avait mis en valeur tous les bienfaits que l'on pouvait tirer du travail. 
Je me suis appuyé, déclara-t-il, sur le "bonhomme La Fontaine" qui a su si bien se mettre à la portée de l'enfance et vous a donné le conseil avant moi. "Travaillez, vous dit-il, prenez de la peine, c'est le fonds qui manque le moins". Si vous méditez bien cet enseignement et si surtout vous le mettez à profit, un jour viendra où, comme les enfants du laboureur de la fable, vous serez absolument convaincus que le travail est un trésor. [...]
Le travail, mes enfants - avait-il ajouté - est le meilleur de vos amis. Il vous guettait à la porte de l'école lorsque vous y êtes entrés pour la première fois et il vous a tendu la main. Laissez-vous guider par lui, il peut vous conduire de degrés en degrés, si vous êtes dociles, aux plus brillantes situations que puisse, dans notre société, ambitionner un homme
Ne vous effrayez-pas de l'aspect austère et dur sous lequel vous l'a peut-être fait entrevoir votre jeune imagination, apprenez à le connaître et vous le trouverez plein de charmes [....]
C'est par le travail et en faisant dans vos jeunes années surtout, amples provisions de connaissances utiles, que vous préparerez votre avenir, et que vous forgerez à vous mêmes des armes bien trempées pour combattre dans le perpétuel combat de la vie […]
 
       Distribution des prix en 1890

M. le Maire et les bienfaits de l'enseignement républicain
"Il appartenait à notre époque riche de de l'immense trésor de connaissances que lui ont légué les siècles, d'organiser enfin l'éducation et l'instruction de l'enfance en s'inspirant des idées de justice, de civilisation et de progrès, et en donnant satisfaction, dans une juste mesure aux droits de la famille comme aux droits de la société.
Il appartenait surtout à notre France républicaine de perfectionner le grand oeuvre et de faire subir à l'enseignement une suprême évolution en y introduisant avec le souffle de la liberté, une philosophie large, convenant bien à à l'âme nouvelle de la nation, une méthode nouvelle préparant bien l'enfant aux luttes du milieu où quand il est devenu homme, il sera appelé à vivre
Ce que demande la France républicaine [...] ce sont des citoyens, des soldats, des hommes d'action [...] Dix ans à peine nous séparent du nouveau siècle qui va bientôt s'ouvrir et à cette époque mes enfants vous serez devenus les citoyens de la République, les gardiens du Drapeau de la France. Ne sentez-vous pas à cette seule idée le patriotisme s'allumer en vos cœurs ? [...]
 
        Distribution des prix en 1891
Journal du 15 août 1891
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483249709
M. le Maire et les institutions républicaines
L'avenir d'une République, comme l'a dit Platon avec raison, est tout entier dans l'instruction qu'elle donne à ses enfants. C'est de ce principe que s'inspira notre gouvernement lorsque la France au lendemain de ses désastres demanda aux institutions républicaines sa régénération et son salut.
Nous vîmes alors en quelques années et comme par enchantement s'élever de tout côté des bâtiments scolaires où bientôt une pléiade d'instituteurs et d'institutrices dévoués prodigua l'instruction aux enfants des moindres hameaux [...] 
Le Gouvernement de la République a voulu que ses écoles fussent des foyers de patriotisme où l'on enseignât à l'enfant, non seulement les connaissances utiles qui forment l'esprit mais surtout la morale et les vertus qui font le citoyen [...]
On vous y apprendra que tous les hommes sont libres ; qu'ils sont tous égaux et que chez nous, Républicains, il n'existe plus d'autres distinctions sociales que celles que chacun de nous doit à son mérite.
On vous dira que ces droits et ces avantages sociaux que vous devez aux institutions républicaines, engendrent eux-mêmes des devoirs et que l'un des plus sacrés est l'esprit de la fraternité, base fondamentale de toute société démocratique [...]

Mr le Sous-Préfet prenant ensuite la parole s'était attaché à faire ressortir tous les sacrifices que s'imposent la Municipalité et le Conseil Municipal de Châteaubriant pour la prospérité de leurs écoles ainsi que le zèle et les efforts persévérants des maîtres et maîtresses pour les succès de leurs élèves

      Distribution des prix en 1892
Journal du 13 août 1892
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483250888

      Cette distribution avait eu lieu, le premier jour le samedi 6 août dans la salle de l'école des garçons et le dimanche 7 août dans la salle de l'école des filles de Béré. Ces deux salles armées de drapeaux et de feuillages avaient peine à contenir une foule qui s'était empressée de prendre part à ces fêtes scolaires. Lors des prix outre les récompenses offertes aux enfants des écoles, Mentions et Médailles étaient remises aux instituteurs.
Celles qui récompensèrent M. Tendron, le directeur de l'école des garçons, nous donnent un aperçu des disciplines qui pouvaient être enseignées à l'école des garçons, futurs soldats. Au vu des « matières enseignées » le Ministre de la guerre lui attribua
Une mention honorable pour la Gymnastique
Une médaille de bronze pour les exercices militaires
En quoi consistaient ces exercices militaires ? Sans doute à la mise en place des "Bataillons scolaires"
 
      Cette année là,  des trois discours relatés in extenso dans le Journal, relevons à l'école des filles de Béré, le discours remarquable de l'Inspecteur de l'enseignement primaire mettant en exergue l'importance qu'accorde le gouvernement de la République à l'éducation des jeunes filles... La raison publique demandant impérieusement qu'une jeune fille soit assez complètement instruite pour devenir un jour la compagne intellectuelle de son mari et diriger l'éducation de ses enfants... Et de poursuivre en déclarant que les railleries contre l'éducation des filles ont fait leur temps et que personne ne croit plus
…. qu'une femme en sait assez
Quand la capacité de son esprit se hausse
       A connaître un pourpoint d'avec un haut de chausses
       Notre Inspecteur avait des lettres... Il connaissait son Molière et « les femmes savantes » dont est extraite la citation... Quelque 15 ans plus tard, M. le Sous-Préfet dans un ardent plaidoyer en faveur de l'éducation des Jeunes filles nous en reparlera (supra dans NOTES)  
 

      Le 15 août 1891 étaient parus dans "le Journal" -  deux articles illustrant l'action menée par les enseignants et reconduite chaque année : Participation à la remise des prix - organisation de soirées récréatives ou soirées-concert - célébration des Noëls républicains
  • L'organisation de soirées par les élèves des trois écoles publiques au profit des bibliothèques scolaires et de la Caisse des écoles dont les bénéfices seront affectés à l'achat de livres pour les bibliothèques scolaires (cf 8 août 1891   
      Comme nous y invite le rédacteur de l'article "Abandonnons donc pendant quelques instants les soucis et les tracas de la vie journalière et allons passer quelques heures agréables tout en coopérant à une bonne œuvre et rendons-nous à cette soirée"
Journal du 15 août 1891 https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483249709

        Retour en arrière ... Comme si vous y étiez 
 "L'année dernière, nous dit le rédacteur, à pareille époque, une soirée avait déjà été organisée au profit des bibliothèques scolaires et de la Caisse des écoles. Nos lecteurs se rappelleront qu'elle avait parfaitement réussi. Une partie de cette somme a été employée à enrichir la Bibliothèque des garçons, le reste versé à la Caisse des Ecoles a permis à notre administration municipale de distribuer des vêtements à une cinquantaine d'enfants pauvres à l'entrée de l'hiver"

Autour de l'école
Comme tous les maîtres de la circonscription, sur l'invitation (la convocation) de l'Inspecteur départemental rendons-nous à la conférence pédagogique qui avait pour sujet  "L'enseignement de la langue française à l'école primaire.
Elle réunissait près de quatre vingt dix instituteurs et institutrices des cantons de Châteaubriant, de Rougé, de Moisdon, de Saint Julien et de Derval. Nos maîtres et nos maîtresses tireront un excellent parti des travaux qui ont été soumis à leur appréciation et des leçons qui ont été exposées devant eux. Leur  éducation professionnelle se complète de la sorte et nos enfants, s'il est possible, et nos enfants en recueilleront les meilleurs résultats ce dont nous devons nous féliciter hautement
Tout avait commencé dans la joie, la séance avait été ouverte par l'exécution d'un chœur à trois voix, enlevé avec entrain, par les élèves de l'école publique de garçons
Si le journaliste ne s'était pas attardé sur la partie technique de la conférence, d'ailleurs très laborieuse, malgré l'importance du sujet à l'étude, la suite des opérations- pourrait on dire - avait été largement commentée et je vous invite à lire tout l'article
Journal du 14 mai 1892

Amis enseignants et instituteurs du primaire, j'attirerai votre attention sur les relations existant alors au sein d'une même école.
Messieurs Les Directeurs et Mesdames les Directrices (fonctionnaires d'autorité à cette époque) continueront à se montrer pleins de bienveillance pour le personnel placé sous leurs ordres (leurs adjoints), ils auront toujours la confiance de ces jeunes gens et exerceront sur eux une salutaire influence.
Quant aux adjoints et adjointes, ils continueront à se montrer respectueux de l'autorité des Directeurs et Directrices, à écouter avec déférence les conseils qu'ils jugeront utiles de leur donner. L'union la plus complète régnera ainsi entre les maîtres d'une même école comme entre les Instituteurs et les Institutrices de tout le département
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A compter de 1902

 
      L'année 1902 et la création de l'Association Amicale  des Élèves de l'école publique de Châteaubriant 
      Au travail
 
Dans sa séance du mardi 3 juin 1902 la commission administrative de l'association a décidé
  • L'organisation de matinées récréatives et littéraires au siège de la société les dimanches à 9 heures
  • L'achat de jeux (tonneau et quilles) et d'un matériel de gymnastique
  • L'abonnement à des journaux et revues
  • L'organisation d'un tir dont les dates seront fixées ultérieurement
      Elle a aussi décidé l'Assemblée Générale pour le dimanche 29 juin à 2 heures de l'après-midi
 
Journal de Châteaubriant - 5 juillet 1902 page 2 Colonne 1
 
Cette Assemblée Générale eut lieu à l'école des Garçons des Terrasses sous la présidence de M.Franco futur maire de Châteaubriant qui succédera à Mr Jules Huard en mai 1908.
Elle se déroula aux Terrasses car il s'agissait de la seule école de garçons qui existât à cette époque où venaient tous les garçons de Châteaubriant fréquentant « La Communale » Il n'y avait pas encore d'école de Garçons à Béré créée seulement en 1911 et dont la première rentrée aura lieu le 2 octobre 1911.
Plus de 700 enfants fréquentaient en 1902 l'école publique des Terrasses dite encore communale. On décida que les agrès de gymnastique seraient placés, que le concours de tir serait ouvert dans la cour de l'école les dimanches 6, 13, 20, 27 juillet et qu'un banquet aurait lieu le 27
Avenue ou Rue de la Gare. A droite  l'école communale de garçons des Terrasses (dans l'alignement les arbres du parc d'Arbo) A Gauche l'hôtel de la gare qui sera rebaptisé Terminus
La vie de l'Association
 
A propos du Concours de tir
Gymnastique, Tir et Préparation militaire - ce qui peut paraître étonnant de nos jours - sont souvent pratiquées au sein d'une même société ou Association. On compte alors deux sociétés castelbriantaises - dites sociétés de gymnastique de tir et de préparation militaire.
Mise en sommeil à compter de 1898, « la Châteaubriantaise » ne renaîtra qu'en 1907. En attendant, l'Association des élèves mettra en place des activités du même type. A défaut de stand de tir que créeront les sociétés de gymnastique qui permettront entraînement et concours, l'Amicale « organisait un tir » et pour ses concours utilisera le préau de l'école des Terrasses. Des activités qu'elle mettra en sommeil à compter de 1908, « La Châteaubriantaise » (2) pourvoyant aux besoins de ses sociétaires et écoliers dans ce domaine

      Tirs et Concours de tir étaient entrés dans les mœurs. Lors de la grande Fête de l'Enseignement Laïque en juillet 1904 qui avait obtenu une réussite parfaite, un succès dû au zèle qu'avaient déployé le Président et le Comité de l'Association Amicale des Anciens Élèves de l'Ecole Publique de garçons, les maîtres et les maîtresses de nos Ecoles Laïques... les lecteurs du "Journal" avaient pu faire connaissance avec les meilleures des fines gâchettes de l'époque. Un  concours commencé depuis plusieurs dimanches qui s'était terminé par la remise des prix par le Comité de l'Amicale
Journal du 9 juillet 1904 page 2
Au fil du temps : Tradition oblige... Les vieux Amicalistes se souviendront des concours de tir et de palets organisés par l' A L C à compter des années 45. Ils avaient lieu sous le préau de l'école Marcel Viaud (cf photo page... ) avant d'être transférés sous le marché couvert. On était embauché par M. Nicot pour tenir la comptabilité des points au palets par M. Nicot vous dirait Paul Bonnier... De service le dimanche matin !

Le stand « Tir à la carabine » connaissait un grand succès lors de la kermesse des écoles. Cette activité sportive remontait à 1902 au sein de notre association. Les objectifs n'étaient évidemment plus les mêmes mais le plaisir pour ceux qui pratiquaient le tir était toujours présent. Quant aux bénéfices, ils alimentaient la caisse de l'Amicale.
 
Un banquet 
Toute manifestation importante républicain se terminait par un banquet avec participation. Nos amicalistes en 1902 ne pouvaient le manquer. Il eut lieu en décembre. C'est à l'Hôtel de la Poste tenu par M. et Mme Bignon que l'Amicale des Anciens Elèves de l'Ecole publique donna son banquet annuel qui réunissait tous les amis de l'enseignement laïque et au cours duquel L'Inspecteur primaire en quelques mots montra tout ce qu'avait déjà fait l'Association et ce qu'elle pouvait faire encore
Comment s'était-il déroulé ? Quelle était l'ambiance républicaine ?
Journal du 6 décembre 1902 page 2 colonnes 1 et 2

La distribution des prix1
Événement important cette année là, comme lors des précédentes Une grande cérémonie qui eut lieu le 2 août (les écoliers ne seraient en vacances que le 16 août et ne reprendraient que le 1er octobre) à l'Hôtel de Ville. Une distribution solennelle. Sur l'estrade ornée de feuillages, de drapeaux et du buste de la République on remarquait Mrs le Sous-préfet, le Maire, le Procureur de la République, l' Inspecteur primaire, le Juge d'instruction et autres autorités civiles. C'est dire l'importance de cette cérémonie laïque et républicaine à cette époque.
Journal du 8 août 1903 page 2 colonne 3
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483253269

Après l'exécution de la Marseillaise était venu le temps du discours de l'Adjoint au Maire qui présidait. Avait suivi celui de l'Inspecteur qui avait fait un rapide compte-rendu de la situation de nos écoles publiques, qui avait fait part des brillants résultats obtenus dans les concours et examens, des récompenses accordées par le Ministre de l'instruction publique à Mr Bry, Mme Audureau... Le tout suivi lors de la distribution des prix (enfin ! Devaient se dire les futurs couronnés et récompensés) de chœurs parfaitement chantés par les garçons et les fillettes... Le palmarès avait suivi et les prix distribués : des volumes, de nombreux livrets de caisse d'épargne offerts par de nombreux donateurs et par l'Association du Sou des écoles et l'Association des Anciens élèves de l’École Publique
Deux associations valent mieux qu'une mais leurs objectifs étant les mêmes : l'aide apportée aux écoles – elles doublonnaient ce qui explique la disparition du Sou à compter de 1903
 
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1 - La distribution des prix - fête laïque et républicaine » avait déjà quelques années. Dans « le journal de Châteaubriant d’août 1892 – 10 ans auparavant – on trouve le Compte rendu de « la distribution des prix aux élèves des écoles communales de Châteaubriant ». Trois distributions cette année là en deux écoles. Relevons à l'école des filles de Béré, un discours remarquable de l'Inspecteur de l'enseignement primaire mettant en exergue l'importance qu'accorde le gouvernement de la République à l'éducation des jeunes filles...La raison publique demandant impérieusement qu'une jeune fille soit assez complètement instruite pour devenir un jour la compagne intellectuelle de son mari et diriger l'éducation de ses enfants... Et de poursuivre en déclarant que les railleries contre l'éducation des filles ont fait leur temps et que personne ne croit plus
. qu'une femme en sait assez
Quand la capacité de son esprit se hausse
A connaître un pourpoint d'avec un haut de chausses
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Au fil de l'année.

Lors de son A G suivante en décembre 1902, le secrétaire dans son rapport d'activités avait insisté sur les conditions de mise en œuvre des activités. Les objectifs étaient atteints. On s'était adapté aux contingences. Le Tir commencé en Juillet avait été interrompu en Août et Septembre en raison des vacances scolaires mais il avait rouvert les dimanches de novembre avant sa clôture le 30, une clôture suivie du banquet le soir même. Activités culturelles : Pour favoriser la lecture de tous, les journaux et revus illustrées avaient bien été mises à disposition des lecteurs dans une des salles de l'école des Terrasses. Salle ouverte tous les dimanches de 9 heures à 11 heures... On avait pensé à tout : la salle était chauffée
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     Autour de Nous
       (2) Sources : Pays de Châteaubriant - Histoire et Patrimoine (Hippac - 2006)
Imbrication et création de diverses sociétés ou Associations - Opposition marquée des deux camps : laïque - catholique
          La Châteaubriantaise "société de tir et de gymnastique" forte de son prestige des années 1897-1898 renaît, à l'identique avec les mêmes principes, le 3 août 1907. Elle est portée par le Comité républicain où l'on retrouve entre autres Alphonse Bréant, Charles Besnard propriétaire de l'usine à gaz...
      Difficultés de la nouvelle société dans la recherche de fonds et dans le recrutement... Victoire du camp laïc républicain lors des élections municipales de 1908 : Amand Franco remplace Jules Huard, républicain libéral proche des milieux catholiques qui ont fondé l'Association pour l'enseignement libre en 1904.
      Chaque camp réagit en opposition à l'autre. C'est ainsi que naissent en 1907 les Voltigeurs castelbriantais, une société sportive qui se plongera au cœur de l'offensive catholique visant en priorité les jeunes et les milieux populaires face à la vague de sociétés conscriptives républicaines
    Deux camps qui vont s'opposer violemment
  • Du côté laïque, l'action est guidée par la défense des valeurs et des institutions républicaines et en premier celles de l'école publique (éducation avec à la base ses grands principes de liberté et d'égalité pour garçons et jeunes filles, formation civique du futur citoyen républicain) Autant de principes que l'on retrouve dans les discours des remises de prix où l'on glorifie l'école en rappelant aux enfants leurs droits et leurs devoirs
  • Du côté catholique après régulation des situations et les mises en conformité qu'impose la loi (Création d'associations type 1901 - laïcisation des écoles dites libres) eut lieu la mise en pratique de grands principes :visant à la formation globale, morale et religieuse avec un total dévouement à l'Eglise aussi bien à l'école qu'au sein de l'Association sportive.
       C'est dans un tel contexte de violente opposition entre deux camps aussi bien sur le plan local que national qu'est née notre association : l'A A A E des Ecoles Laïques à la tête de laquelle on retrouve comme président A. Franco. Une association dans laquelle les instituteurs jouent un rôle primordial. 
       On n'avait pas attendu 1907... On avait devancé les circulaires de cette année là qui prévoyaient la création d' Associations scolaires de tir dans tous les établissements d'enseignement public et invitaient les instituteurs "hussards de la République" à les constituer. Du rôle essentiel que joueront M M. Bry directeur de l'école des garçons de Châteaubriant, lieu de réunions de notre Amicale, M. Guindré à Béré à compter de 1911 et divers adjoints chargés de cours à la Châteaubriantaise 
      A compter de 1902
    
    La Remise des Prix en août 1902
      Journal du 9 août 1902 page 2 colonnes 1 et 2  
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483252067    
C'est M. Goupault directeur du "Journal", adjoint au Maire M. Aubin, et enseignant retraité, qui prononça un remarquable discours. L'enseignement n'était-il pas son domaine ?
"Par l'instruction morale et civique, on vous a enseigné quels sont vos droits mais aussi quels sont vos devoirs. On vous a appris que le temps n'était plus où l'homme était soumis à un maître absolu qui pouvait selon son bon plaisir, disposer de la personne  et des biens de ses sujets. On vous a appris que la société est aujourd'hui composée d'hommes libres [...] On a développé devant vous, ces immortels principes qui ont été la glorieuse conquête de 89 et sur lesquels est assise notre société moderne [...] On s'est efforcé de vous bien pénétrer de vos devoirs, afin de faire de vous, jeunes garçons, des hommes droits, loyaux, foncièrement honnêtes, de bons patriotes et d'excellents citoyens, et de vous mesdemoiselles, des femmes laborieuses, économes, d'excellentes mères de famille.
Un certain nombre d'entre vous vont quitter les bancs de l'école pour commencer l'apprentissage de la vie. Que ceux-là n'abandonnent pas complètement leurs livres, qu'ils cherchent au contraire par de bonnes lectures, à élever le niveau de leur intelligence, à enrichir le bagage de connaissances et que par ce moyen, ils se préparent à devenir forts pour la lutte.
Qu'ils conservent en outre de l'enseignement qu'ils ont reçu un ineffaçable souvenir et qu'ils gardent pour ceux qui le leur ont donné avec tant de désintéressement, un sentiment d'affectueuse reconnaissance... Autant de maîtres qui avec les plus louables efforts et un zèle infatigable se sont efforcés de développer en vous toutes ces qualités.
A qui devrez vous tout cela ? N'oubliez jamais que c'est à la République que vous devez cette éducation forte et véritablement libérale que vous avez eu le précieux avantage de recevoir"
    
      Adhésion ou non à la ligue de l'enseignement
      Il faut se replacer dans le contexte de l’époque. Adhérer à la Ligue, c’est adhérer à la République. Adhérer à la Ligue est un engagement en faveur de la démocratie, de la laïcité, de l’enseignement public, du progrès en général, et contre « l’obscurantisme ». À cette époque où la République est encore fragile et contestée par une partie de l’opinion, c’est aussi partager une ferveur patriotique et revancharde, entretenue par la perte de l’Alsace-Lorraine après la guerre de 1870. C’est dans ce contexte que voient le jour, au début des années 1880, les « bataillons scolaires » un temps encouragés par la Ligue. L’idée était qu’il fallait préparer les jeunes gens à devenir plus tard de bons soldats. L’existence des bataillons scolaires a été brève. Mais ils ont donné naissance à la pratique physique et sportive à l’école et aux fêtes de jeunesse
 

      Au sein des écoles
      Discipline, formation à des valeurs, patriotisme... Un exemple aujourd'hui oublié... Le bataillon scolaire de l'école des garçons
 
       « A compter d'un décret paru le 6 juillet 1882, tout établissement public d’instruction primaire ou secondaire ou toute réunion d’écoles publiques comptant de deux cents à six cents élèves, âgés de douze ans et au-dessus pourra, sous le nom de bataillon scolaire, rassembler ses élèves pour les exercices militaires pendant toute la durée de leur séjour dans les établissements d’instruction . Le bataillon scolaire ne pourra être armé que de fusils conformes à un modèle adopté par le Ministre de la Guerre. Ces fusils, devront présenter les trois conditions suivantes : n'être pas trop lourds pour l'âge des enfants, comporter tout le mécanisme du fusil de guerre actuel, n'être pas susceptibles de faire feu, même à courte portée. Les fusils seront déposés à l'école. Pour les exercices du tir à la cible les élèves des bataillons scolaires, âgés de 14 ans au moins et que l'instructeur en chef aura désignés comme aptes à y prendre part, seront conduits au stand ou au champ de tir et y seront exercés avec le fusil scolaire spécial. »
Les activités d'instruction militaire se déroulent le jeudi ou le dimanche, sous la direction d'un instructeur militaire et en accord avec le directeur de l'école. Par manque de moyens, c'est fréquemment un instituteur qui joue le rôle d'instructeur militaire.
 
 

 
En 1885, dans la cour d’une école parisienne un bataillon scolaire arme au pied. A l'arrière plan des agrès favorisant la pratique de la gymnastique On avait créé un tel bataillon à l'école des garçons de Châteaubriant puisqu'il défilait lors du défilé du 14 juillet 1889
 
 
 
Clique de l'école en tête, un bataillon scolaire arme sur l'épaule, prêt à défiler, 
 
      A Châteaubriant, le 14 juillet 1889 avait été célébré avec tout l'éclat dû au grand centenaire de la Révolution française et le bataillon scolaire avait participé aux festivités.
      Dès la veille au soir, les vingt et un coups de canon traditionnels suivis d'une retraite par les tambours et les clairons du bataillon scolaire et des sapeurs-pompiers annonçaient la fête du lendemain
      Le 14 au matin comme dans toutes les fête, ceux qui s'amusent doivent penser à ceux qui souffrent, une grande distribution  de pain a été faite, à 9 heures, aux pauvres de la ville. 
      Arrive l'après-midi. Les tambours et les clairons rappellent pour la manœuvre qui doit avoir lieu sur notre belle promenade des Terrasses. Et voilà le bataillon scolaire en armes qui arrive et prend position dans la rue principale. Le cortège démarre. La musique et les autorités se placent derrière le bataillon scolaire qui ouvre la marche [...]
       Sur la place des Terrasses, après que la compagnie ait fait la manœuvre des pompes, le bataillon scolaire , à son tour, excite l'enthousiasme des spectateurs par une série d'exercices en rangs serrés. C'était un vrai plaisir de voir tous ces bambins faisant les maniements d'armes, les marches comme de vieux troupiers [...]
 
Comme si vous y étiez
Journal du 20 juillet 1889 page 1 colonnes 2 - 3 - 4 https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483247213
 
      Exercices militaires et de gymnastique étaient au programme des écoliers. Les meilleurs étaient récompensés. ainsi lors de la remise des prix en 1890 avait-on remis des Mentions honorables à trois élèves de l'école des garçons distingués pour leur aptitude et leur succès dans ce type de discipline au nom du Ministre de la Guerre
 
 
       Leur disparition 
     De nombreux bataillons scolaires se muent alors en associations qui renforcent l'Union des sociétés de gymnastique de France (U S G F). L'entrainement au tir perdure et bénéficie aux différentes associations de tir qui se sont constituées durant ces années. À partir de 14 ans, les enfants des bataillons scolaires peuvent s'exercer au tir réel, un arrêté de juillet 1893 abaisse l'âge des exercices de tirs à 10 ans et les encadre dans les programmes scolaires ; en 1896 est organisé le premier championnat national de tir scolaire.

      Les championnats de Tir au sein des écoles  
      Existait depuis 1895 un championnat ou Concours de tir au sein des écoles primaires, celui des collèges et Lycées ayant vu le jour en 1890 et comportait des épreuves différentes

      Nous voilà à Béré Garçons après 1911
      Un championnat national se déroulait en Avril-Mai. Y participaient les cinq meilleurs élèves de l'école que le Directeur avait sélectionnés parmi tous ceux qui tiraient lors d'entraînements. Ainsi faisait-on déjà des cartons ! Chacun devait tirer lors du championnat cinq balles à la distance de 10 mètres avec la carabine scolaire. Pour les Lycées et collèges les cinq élèves tiraient chacun 10 balles à la distance de 200 mètres avec l'arme nationale. Un concours gratuit, les cartons nécessaires étaient envoyés au Chef d'établissement
       Un classement des tireurs était établi à la fin de ce concours pour l'attribution de prix offerts par le Président de la République, les Ministres et l'Union des Sociétés de Tir de France. La nouvelle école de Garçons de Béré ouverte en Octobre 1911 ( 3) possédait-elle en son sein d'excellents tireurs futurs soldats émérites. Une participation au concours de 191... qui avait concerné près de 600 écoles la voyait figurer à une place honorable
      Toujours à Béré en 1927
       La pratique du tir au sein de l'école s'était poursuivie. les pratiquants sont mis à l'honneur lors de la distribution des Prix en 1927. Cette année là l'Ecole de la rue de Rennes avait participé au 32ème championnat des Ecoles primaires organisé par la L'Union des Sociétés de Tir de France et s'était classée 236ème sur 403 écoles classées de France et des colonies. Comme récompenses, comme prix, outre une breloque les trois meilleurs tireurs avaient reçu un livret de caisse d'épargne  offert par la Municipalité républicaine 
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( 3) 2 Octobre 1911 : La rentrée des classes de nos écoles publiques s'est opérée d'une façon tout à fait satisfaisante. La nouvelle école de garçons de Béré a réuni un nombre important d'élèves. Ceci est tout à la louange de son sympathique directeur, M. Guindré qui, joignant à son tempérament actif, une grande affabilité a déjà su conquérir l'estime de nombreuses familles castelbriantaises
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      En quoi consistait un tel concours ?
Journal de Châteaubriant 28 février 1914 page 3 colonne 1
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483247213
     
      Après la guerre 14 -18 on aurait pu penser qu'un tel concours n'avait plus de raisons d'exister... Mais non ! Des modalités qui n'ont pas varié, un championnat reconduit annonce le Journal ce qui ne veut pas dire que nos écoles y aient participé
 
Au fil du temps : Tradition oblige... Le tir est resté longtemps à l'honneur... Les vieux Amicalistes se souviendront des concours de tir et de palets organisés par l' A L C à compter des années 45. Ils avaient lieu sous le préau des Terrasses et de l'école de la Vannerie avant d'être transférés sous le marché couvert. On était embauché par M. Nicot pour tenir la comptabilité des points au palets ou les relevés des cartons, vous dirait Paul Bonnier alors adjoint à Béré... De service le dimanche matin !
Le stand « Tir à la carabine » connaîtra un grand succès lors de la kermesse des écoles. Vous souvenez-vous des spécialistes qu'étaient les membres de la famille Fraisse - le père d'abord puis les deux fils qui avaient poursuivi ont longtemps tenu le stand ?Cette activité sportive remontait à 1902 au sein de notre association. Les objectifs n'étaient évidemment plus les mêmes mais le plaisir pour ceux qui pratiquaient le tir était toujours présent. Quant aux bénéfices, ils alimentaient la caisse de l'Amicale.
 
La distribution en 1902 des prix
Événement important cette année là, comme lors des précédentes Une grande cérémonie qui eut lieu le 2 août (les écoliers ne seraient en vacances que le 16 août et ne reprendraient que le 1er octobre) à l'Hôtel de Ville. Une distribution solennelle. Sur l'estrade ornée de feuillages, de drapeaux et du buste de la République on remarquait Mrs le Sous-préfet, le Maire, le Procureur de la République, l' Inspecteur primaire, le Juge d'instruction et autres autorités civiles. C'est dire l'importance de cette cérémonie laïque et républicaine à cette époque.
       Après l'exécution de la Marseillaise était venu le temps du discours de l'Adjoint au Maire qui présidait. Avait suivi celui de l'Inspecteur qui avait fait un rapide compte-rendu de la situation de nos écoles publiques, qui avait fait part des brillants résultats obtenus dans les concours et examens, des récompenses accordées par le Ministre de l'instruction publique à Mr Bry, Mme Audureau, tous deux directeurs d'école... Le tout suivi lors de la distribution des prix (Enfin ! devaient se dire les futurs couronnés et récompensés qui devaient trouver les orateurs bien longs) de chœurs parfaitement chantés par les garçons et les fillettes... Le palmarès avait suivi et les prix avaient récompensés les lauréats : des volumes, de nombreux livrets de caisse d'épargne offerts par de nombreux donateurs et par l'Association du Sou des écoles et l'Association des Anciens élèves de l’École Publique. Deux associations valent mieux qu'une mais leurs objectifs étant les mêmes - l'aide apportée aux écoles - elles doublonnaient ce qui explique la disparition du Sou à compter de 1903
 
       Ce qu'était et ce qu'est toujours le sou des écoles
 
 Le Sou des écoles qui perdure de nos jours dans de nombreuses communes est désormais une association loi 1901 qui fonctionne avec des parents bénévoles et qui permet d'organiser et de financer des manifestations. 
        Son but est de récolter le plus de bénéfices possibles lors des manifestations qu'il organise, pour ensuite les distribuer aux écoles afin de permettre à vos enfants de réaliser des sorties (classes découvertes, sorties nature,visites pédagogiques, transports, etc...) sans aucune participation financière de la part des parents ni adhésion annuelle.
 
Au fil de l'année 1902
Lors de son A G suivante en décembre 1902, le secrétaire dans son rapport d'activités avait insisté sur les conditions de mise en œuvre des activités. "Les objectifs étaient atteints. On s'était adapté aux contingences. Le Tir commencé en Juillet avait été interrompu en Août et Septembre en raison des vacances scolaires mais il avait rouvert les dimanches de novembre avant sa clôture le 30, une clôture suivie du banquet le soir même.
Activités culturelles : Pour favoriser la lecture de tous, les journaux et revus illustrées avaient bien été mises à disposition des lecteurs dans une des salles de l'école des Terrasses. Salle ouverte tous les dimanches de 9 heures à 11 heures... On avait pensé à tout : la salle était chauffée"
Depuis 10 ans, on poursuivait nos efforts en faveur de la culture et des soirées étaient organisées par les élèves des trois écoles publiques au profit des bibliothèques scolaires et de la Caisse des écoles
 
Ce qu'est « la Caisse des écoles »
 
En France, la caisse des écoles était un établissement public communal présidé par le maire. En 1882 : lors de la présentation au Parlement de sa réforme de l’Éducation nationale, Jules Ferry avait insisté sur le rôle que devaient jouer les caisses des écoles obligatoires dans chaque commune. Chaque caisse des écoles est présidée par le maire et administrée par un comité composé de membres de la commission scolaire et de souscripteurs élus en Assemblée Générale. D’autre part, l’intervention régulière et active des particuliers est recherchée ce qui est le cas lors des soirées organisées dont l'un des buts est d'apporter une aide aux élèves indigents
1903... 1914
 
C'est en 1914 que s'interrompront les Activités de l'Amicale. Notre association mise en sommeil ne reprendra pas ses activités lors de la fin des combats en 1918. Elle ne renaîtra qu'en 1933 sous forme d'une association voire Comité sans doute non déclarée à moins que les statuts datant de 1902 aient toujours eu cours
 
Récapitulatif de quelques manifestations auxquelles elle a participé
  • Juin 1904 - Fête du 25ème anniversaire de la Gratuité de l'Enseignement Laïque
Qu'avait décidé le Comité de l'A A A E de l'école publique ?
Journal du 18 juin 1904 - le programme page 2 colonne 2
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483254310
 
Le 3 juillet 1904, on honorerait Jean MACE fondateur du premier comité provincial de la Ligue de l'Enseignement. 
Quelle avait été l'action de Jean Macé 50 ans auparavant ?
Il s'était présenté le 19 juin 1872 à l'Assemblée Nationale à Versailles pour y déposer une pétition demandant qu'une loi voulût bien instituer en France l'enseignement primaire gratuit, laïque et obligatoire. La majorité s'y refusa mais les efforts de Jean Macé et de Vauchez ne devaient pas rester inutiles. Ils avaient su créer un mouvement d'opinion assez fort pour triompher de la résistance du parti conservateur et qui devait finalement aboutir  au vote de la loi sur l'enseignement primaire obligatoire

         Journal   du 2 juillet 1904 page 2 colonne 1 "La Fête de L'Enseignement laïque"
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483254356

Quel était le programme de cette fête placée sous la présidence de M. LAVIGNE, Sous-Préfet à laquelle ont participé 650 enfants des trois écoles de la ville et qui a obtenu une réussite parfaite. Ce succès est principalement dû au zèle qu'ont déployé le Président et le Comité de l'Association Amicale des Anciens Élèves de l’École publique de garçons, les Maîtres et Maîtresses de nos écoles laïques et principalement les Directeurs des écoles des Terrasses, de la Vannerie et de Béré. Une Association Amicale toute jeune dont M. Franco, lors de son discours lors du banquet républicain qui suivra, soulignera la prospérité
Comme si vous y étiez
Journal du 9 juillet 1904 page 2 colonne 1 'La Fête de l'Enseignement Laïque"
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483254379
    Le discours de M. Bry, directeur de l'école communale.
         
     C'est lui qui lors de la conférence sur Jean Macé - l'homme qui a le plus contribué à assurer, à tous, les bienfaits de l'instruction - avait présenté ce fils d'un simple camionneur qui avait voulu être, comme il le disait plaisamment "un camionneur d'idées" 
      Et M. Bry de développer sa péroraison autour de l'axiome " De nos jours, l'homme ne vaut que par ses vertus, son intelligence et son travail"
      Quelqu'un qui devait être étonné, avait-il poursuivi... C'était Jean de Laval... N'y avait-il pas plus de 3000 personnes à avoir envahi son château ! Une foule de vilains et de manants, au lieu des seigneurs et nobles dames composant habituellement sa petite cour... Oui ! Quel devait être l'étonnement de ce puissant seigneur à l'écoute du chœur "Gloire aux aïeux" et de la Marseillaise chantés par 650 enfants et la foule accompagnés par l'orphéon municipal qui éveillaient les échos de l'antique demeure des seigneurs de Châteaubriant. 
 
  • Les distributions et remises de prix aux écoliers de l'école publique
En général elles étaient placées sous la présidence du Sous-Préfet, du Maire premier magistrat de la commune, de l'Inspecteur de l'Enseignement... Divers partenaires apportaient leur aide. Le Comité Républicain, l' Association des Anciens élèves, les Enseignants et les Républicains qui tous unissaient leurs efforts pour que cette manifestation réussisse. C'était une fête républicaine.

     Elles étaient l'occasion de promouvoir l'enseignement laïque et républicain et de rappeler aux enfants des écoles le bonheur qu'avait été le leur de pouvoir s'asseoir sur les bancs de cette école 
Nous voilà en août 1904. M. Franco futur maire, président de l'A A E P et délégué cantonal présidait. Outre toutes les autorités présentes, relevons la présence de M.M Coulbault, Prosper Jagot, Alphonse Bréant, Jules Bossé... membres du Comité de l'A A  E E P
"Jeunes garçons, un jour viendra où vous aurez des devoirs civiques à remplir. Alors une grande responsabilité pèsera sur chacun d'entre vous. Or votre éducation civique est à peine ébauchée, vous devez la compléter. Vous étudierez donc, vous fréquenterez les conférences populaires, les cours d'adultes, les bibliothèques : lisez beaucoup et surtout lisez de bons livres. Ne négligez aucune occasion de développer vos facultés. Faîtes-vous inscrire comme membres de la Société des Anciens élèves ; vous y reverrez vos condisciples, vous serez heureux de revivre avec eux les bonnes journées passées sur les bancs de l'école. Au besoin la Société Amicale vous aidera et vous protégera"
Des paroles aux actes... N'avait-elle pas mis en place des conditions visant à favoriser l'éducation des élèves des écoles et de ses membres ? 
Quant aux Jeunes Filles dont les devoirs civiques s'avéreraient moins importants (des citoyennes en devenir certes mais qui n'avaient pas le droit de voter et ne seraient pas appelées pour défendre le pays) elles n'étaient pas oubliées " Jeunes filles vous serez un jour des épouses, des mères de famille et vous exercerez une influence considérables sur vos maris et sur vos enfants. Une grande responsabilité pèsera sur chacune d'entre vous [...] Aussi M. Franco se permettait-il d'exprimer le vœu que les écoles de filles possèdent bientôt leur Amicale d'Anciennes Élèves"

      C'est que l'association A A E E P ne semblait concerner qu'une école - celle des garçons. Il était temps de penser aux deux écoles de filles et aux manifestations qu'elles pourraient envisager. Mlle Audureau directrice de la Vannerie s'en chargerait
  • Fin août 1904, elle informait les familles et les amis de l'école des filles de la rue de la Vannerie qu'une kermesse suivie de tombola au profit de la bibliothèque scolaire aurait lieu le dimanche 31 dans la cour de l'école
  • A la mi-décembre 1904, Mesdames et Mesdemoiselles les anciennes élèves de l'école des filles de la rue de la Vannerie étaient invitées à se réunir le dimanche 18 décembre à une heure et demie très précise. Cette réunion aurait pour objet l'organisation de l'Association Amicale des Anciennes élèves 
Autour de nous
Pour comprendre le combat des Républicains et des cléricaux 
1880 - 1900... Les vingt premières années 
Un point de vue fort critique - celui de "Jean Sévillia dans "Historiquement correct" qui m'a semblé présenter les arguments des catholiques Chacune des parties ayant des points de vue opposés
"Les fondateurs de la IIIème République professent une véritable foi laïque qui leur paraît signe de progrès et tiennent l'Eglise pour une force rétrograde, obscurantiste, fondée sur l'ignorance et la superstition. 
L'animosité sera d'autant plus vive que le catholicisme français est florissant. Déclinantes à la fin de l'ancien régime, décimées sous la Révolution, les congrégations ont connu un renouveau spectaculaire. Jésuites, Lazaristes, Oblats de Marie,  Pères du Saint Esprit, Maristes, Dominicains, Capucins, Franciscains ou Sulpiciens, les anciens ordres ont été restaurés. Depuis la loi Falloux de 1851, le nombre d'établissements religieux d'enseignement s’accroît régulièrement... Telle est la situation à la fin du 19ème
Or si l'Etat possède un droit de regard sur le clergé diocésain soumis au concordat depuis 1801, les congrégations depuis 1852 relèvent seulement de leurs supérieurs français et de Rome. Elles vont susciter la vindicte des anti-cléricaux"
 Un premier décret de Jules Ferry en 1880 ordonne l'expulsion des Jésuites dans un délai de trois mois. Pourquoi la liberté d'enseignement serait-elle reconnue aux affiliés d'un ordre essentiellement étranger par le caractère de ses doctrines, la nature et le but de ses statuts, la résidence et l'autorité de ses chefs. Ce sera le début de la "chasse aux congrégations" 
Un second décret menacera du même sort les autres congrégations masculines, les obligeant à solliciter leur autorisation du gouvernement.
Après l'enseignement secondaire, l'offensive se porte vers l'enseignement primaire. "Qui tient les écoles de la France, tient la France" répète Jean Macé, instituteur qui en 1866 a fondé la Ligue de l'enseignement, un mouvement qui se donne, sous une apparente philanthropie, le but de "libérer les consciences de l'emprise de l'Eglise" Ainsi la Ligue de l'enseignement inspirera-t-elle la politique de Jules Ferry"
 En 1881, la loi institue la gratuité de l'enseignement primaire. En 1882, une seconde loi rend l'école obligatoire et laïque. L'école laïque, gratuite et obligatoire, constituera un mythe fondateur de la IIIème République" 
"Une nouvelle loi en 1886 laïcise le personnel des écoles publiques. Il faut donc remplacer par des maîtres laïcs les 3000 Frères des Ecoles chrétiennes et les 15000 religieuses qui enseignent dans les établissements d'Etat. Faute de personnel, ce texte n'est cependant appliqué que peu à peu puis plus du tout. Au cours des années suivantes les congrégations masculines dispersées reviennent discrètement. Par crainte de ranimer les troubles de 1880, le gouvernement ferme les yeux. On va vers l'apaisement lorsque le pape Léon XIII, en 1892, recommande aux catholiques français de reconnaître le régime républicain
L'arrivée de Waldeck Rousseau chargé de constituer le gouvernement en 1899 relance la lutte contre les ordres religieux qu'il a appris à combattre dans les cabinets précédents de Gambetta et Ferry "Trop de moines ligueurs et trop de moines d'affaires" lance le président du Conseil. C'est que les congrégations sont de nouveau très nombreuses, les catholiques généreux. Le patrimoine immobilier des maisons conventuelles, pour les anticléricaux, est vilipendé comme "le milliard des congrégations". Dès lors la gauche républicaine mènera campagne pour l'expulsion des congréganistes et la nationalisation de leurs biens" (J. Sevillia)

 
1901
Le 1er juillet 1901, le président du Conseil fait promulguer une loi qui est connue aujourd'hui, comme la loi sur les associations "En réalité, selon Sévillia, ce texte législatif constituerait d'abord une arme contre les ordres religieux, aux termes de la loi sachant que toute association peut exister à condition d'être déclarée et autorisée" L'article 13, qu'il regrette, précise qu'aucune congrégation ne peut se former sans autorisation, un article qui découle de la loi et s'applique à toutes les associations y compris les associations religieuses et congrégations

      1902
Les congrégations enseignantes ne sont plus autorisées
Si dans un premier temps au vu de la délibération municipale du 4 janvier 1902 les Ursulines (école Nazareth) avaient obtenu l'autorisation de poursuivre leur enseignement (avaient-elles voulu se prémunir contre une décision à venir ?) le parlement entendait désormais assurer intégralement et le plus tôt possible la laïcité de l'enseignement primaire public ce qui sous-entendait la laïcisation des écoles publiques congréganiste (1)
(1) "La Laîcisation" - Circulaire ministérielle du 29 mai - Journal du 5 juillet 1902 page 1
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483251952

1903 
Rejet des demandes d'autorisation d'enseigner
Notification est faite aux supérieures des établissements des sœurs de l'instruction chrétienne de Saint Gildas des Bois situées dans les communes de Saint Aubin des Châteaux, Jans, Saint Vincent des Landes, Nozay, La Grigonnais de Vay, Treffieux, Grand-Auverné, Petit-Auverné du rejet de la demande formée par la congrégation pour ces établissements conformément à la loi du 1er juillet 1901 ainsi que d'un avis les informant que le 31 juillet expirait le délai qui leur était imparti pour quitter les dits établissements (2) 
(2) Journal du 13 juin 1903 page 2 colonne 3 - "les Congrégations" 
Suppression des congrégations enseignantes autorisées en application de la loi du 7 juillet 1904
C'est un extrait de jugement rendu au Palais de Justice à Paris contre la Congrégation des Frères des Ecoles Chrétiennes de Paris dont le siège de la Maison-Mère est situé à Paris qui informait les castelbriantais du devenir de l'école Saint Joseph et de ses enseignants, dépendants de cette congrégation
Journal du 13 août 1904 page 2 et 3
 
Ce type d'arrêt sera valable pour toutes les congrégations
  • L'enseignement de tout ordre et de toute nature est interdit en France aux congrégations
  • Les congrégations autorisées à titre de congrégations enseignantes seront supprimées dans un délai de dix ans
  • Il en sera de même  des Congrégations et des établissements qui bien qu'autorisés en vue de plusieurs objets étaient en fait exclusivement voués à l'enseignement à la date du 1er janvier 1903
  • Quant aux congrégations qui ont été autorisées et qui demandent à l'être à la fois pour l'enseignement  et pour d'autres objets, elles ne conserveraient le bénéfice de cette autorisation ou de cette instance d'autorisation que pour les services étrangers à l'enseignement
Aux termes de la loi
- la fermeture était ordonnée dans un délai qui devra expirer au 1er octobre 1904
- un liquidateur était nommé par le Tribunal à l'effet 
  • de dresser l'inventaire des biens de la congrégation, lesquels ne pourront être loués ou affermés sans son consentement
  • d'administrer les biens des établissements successivement fermés
  • de procéder à la liquidation des biens et des valeurs des Congrégations dissoutes dans les conditions de la loi (3)

Telle était la situation lors de la création de notre association - l'A A E E P en 1902 - son objectif premier étant la défense de l'école publique de Châteaubriant


 
 La liquidation des biens des Congrégations et de l'Eglise, leur mise sous séquestre, leur vente après refus de la constitution d'Associations Cultuelles qui auraient géré ces biens sous l'autorité de l'Etat et le devenir des bâtiments scolaires fera l'objet d'un article spécial dans ce blog de M. Bonnier
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Au fil des années et des Activités autour des Ecoles Publiques

      En 1906
Journal du 14 juillet 1906 page 1 "Prix aux écoles"
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483255604
La Remise des Prix était placée sous la présidence de M. Alphonse Bréant - président du comité républicain - dont le discours précise la situation de l'école à deux époques 
« J'ai fréquenté votre école, déclare-t-il à ses jeunes camarades écoliers, il y a bien longtemps hélas. De nombreux hivers ont neigé depuis sur ma tête mais je me souviens toujours avec émotion de mes années d'école. C'était en 1861, nous avions comme instituteur ce brave Monsieur Lucas qui a laissé un si bon souvenir dans la ville de Châteaubriant.
Certes, mes jeunes amis, notre école n'avait à cet époque ni l'aspect ni l'importance de la vôtre. Deux classes bien petites contenaient à grand peine 80 élèves. Le personnel enseignant se composait du Maître et du Sous-Maître
Aujourd'hui votre école comprend 7 classes avec un Cours Supérieur et un Cours Complémentaire et un effectif de près de 350 élèves. (Il s'agit de l'école des garçons de Terrasses)
L'école est grande, spacieuse, les classes bien aménagées, le niveau de l'enseignement s'est élevé et les méthodes ont été améliorées.
Vous seriez sans excuses, mes chers amis, si vous ne profitiez des leçons qui vous sont données et n'oubliez-pas que vous devez toutes ces améliorations à la 3ème République
Aimez de toutes les forces de votre âme la République et donnez à notre cher pays des citoyens instruits, fiers de leurs droits mais aussi pénétrés de leurs devoirs"


      A compter de 1907 furent désormais célébrés deux grands moments républicains, deux grandes fêtes auxquelles tous les amis de l'enseignement laïque venaient apporter leur sympathie et leurs encouragement. La distribution des Prix et le Noël républicain   
  • Les Noëls Républicains
La première fête de Noël de l'école publique se déroula en 1907. Ce premier Noël  républicain (titre du journal) dans lequel nos enseignants avaient donné de leur temps fut le premier d'une longue série que n'interrompirent que les deux guerres. 
Amis lecteurs et lectrices du « Journal » qu'on se le dise « une matinée gratuite sera donnée le vendredi 25 décembre en la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville, avec arbre de Noël et distribution de joujoux, vêtements et friandises aux jeunes enfants (garçons et filles) de l'école maternelle, ainsi qu'aux plus jeunes élèves des Écoles laïques de Châteaubriant et de Béré »
 
Réunis à l'école maternelle où le cortège se formera et Musique en tête, les enfants se dirigeront vers la Salle des Fêtes. Ils seront reçus par MM. Les Membres du Conseil Municipal de Châteaubriant, M. Le Sous-Préfet, M M. Les Fonctionnaires et toutes les personnes qui voudront bien se joindre à eux afin de donner un gage de sympathie à nos écoles laïques
 
Un arbre de Noël dont le programme était chargé. Aussi pour ne pas abuser de la patience de nos chers bambins, la distribution des vêtements avait-elle déjà été faite les mardi 22 et 23 décembre, dans les écoles, par les soins de Mme Beauguitte épouse du Sous-Préfet et Mme Franco épouse du Maire assistées de Mmes les Institutrices. 
D'où provenaient les fonds et les vêtements distribués ? De personnes qui n'ont ménagé ni leur temps ni leur peine, ni leur argent pour donner à « l'Arbre de Noël » le plus vif éclat. De dames quêteuses qui ont récolté ample moisson. La somme recueillie auprès de généreuses personnes permettra de satisfaire tout le jeune monde auquel elle est destinée

      Désormais fin décembre se déroulera le Noël républicain à l'initiative duquel on trouvera Mme Franco qui à chaque fois assurera le succès de cette fête de l'enfance par son dévouement. Ce sera aussi l'occasion de remercier pour cette bonne action les dames quêteuses et autres qui se sont associées à cette oeuvre de bonté, les commerçants de la ville qui ont bien voulu y contribuer de leurs dons, Mmes les institutrices de la maternelle de la Vannerie (la seule qui existât) et les instituteurs des petites classes de l'école des garçons 
En 1909, toute la hottée de merveilles que Bonhomme Noël avait apportées ont été distribuées aux enfants dans le préau de notre coquette école maternelle réunis sous la conduite de leurs institutrices et de Mme Faucheux directrice de l'école maternelle... Discours de l'Inspecteur nouvellement arrivé - M. Jouanny qui a propos de ce 3ème Noël avait cité un adage des anciens.  "Les choses répétées plaisent" à plus forte raison lorsqu'il s'agit d'Arbre de Noël... Compliment et bouquet de fleurs noué d'un large ruban tricolore offert à Mme la Mairesse par Mmes les Institutrices...
Bonhomme Noël avait largement fait les choses aussi pour le remercier - les garçons comme les fillettes - avaient-ils chanté de jolis chœurs avant la distribution des joujoux au milieu des cris de surprise et de joie... N'oublions pas les succulentes brioches qui leur avaient été distribuées avant que les dames n'aient vidé mainte caisse d'oranges et maint bocal de sucres d'orge... Remerciements pour les beaux joujoux et les bonnes friandises qui leur avaient été donnés ainsi que les chauds et bons vêtements : robes, tabliers, chemises, jupons, pantalons, camisoles et autres vêtements particulièrement bien reçus dans la mauvaise saison

       Inscrit désormais au calendrier, ce Noël républicain des écoles publiques - ce jour où vient Papa Noël et qui est le plus beau de l'année - ce jour où nul sabot ne restait vide - ce jour où toutes les petites mains recevaient leur joujou - ce jour où toutes les petites dents gourmandes grignotaient sucreries et friandises... réunira les petits enfants de l'école maternelle et les plus jeunes élèves des écoles publiques de garçons... en 1910... en 1911... en 1912... en 1913
Il ne passa pas en décembre 1914 ni à la Salle des fêtes ni à l'école - le charmant et joyeux Bonhomme Noël - et chacun sait pourquoi ! 
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      Notes
           (en complément de sujets traités précédemment) 
 
En 1908

De l'éducation des jeunes filles
Ferons-nous d'elles des "Femmes savantes" ?

      A l'école primaire, vous ne les connaissiez point mais si vous avez fait des études secondaires... Sans doute avez-vous étudié "les Femmes savantes" de Molière. 
       M. le Sous préfet lors de la distribution des prix de 1908, dans un remarquable discours revint sur un sujet important dont on avait déjà débattu en 1892 - quelque 15 ans avant - et toujours d'actualité donc "de l'importance qu'accorde le gouvernement de la République à l'éducation des jeunes filles... et du rôle de l'école laïque"
  
       Connaissez-vous Chrysale qui dans une boutade visant sa femme Philaminte et sa sœur Bélise, deux pédantes semblables à ces "précieuses ridicules" déjà mises en scène par Molière, semblait estimer
"... qu'une femme en sait toujours assez
Quand la capacité de son esprit se hausse
A connaître un pourpoint d'avec un haut-de-chausse"
 
      Assurément nous ne vous demanderons pas - déclarait le Sous-Préfet - de devenir des Philamintes ou des Bélises, c'est à dire d'être des exceptions, sachant mieux comment vont la lune, l'étoile polaire, Saturne et Mars, que leur propre ménage.
       Pas plus, soyez-en sûres que nous ne conseillerons aux jeunes gens de nos écoles d'être un jour des Chrysales au caractère faible, au cerveau froid, à l'esprit ignorant, rendant la science responsable de toutes les sottises qui se commettront autour d'eux

       Les mœurs se sont modifiées avec le temps poursuit-il, (plus de 100 ans plus tard, l'adage est toujours d'actualité) qu'attend-on aujourd'hui d'une jeune fille - sans oublier sa connaissance des soins de l'intérieur qui resterait sa principale attribution - 
Qu'elle acquière une instruction solide
Qu'elle connaisse la langue française "si délectable à ouïr "comme disait notre vieux Montaigne
Qu'elle sache l'histoire de son grand pays, la France et de la petite patrie qui fut son berceau
Qu'elle ne soit pas irrémédiablement brouillée avec l'orthographe et le calcul 
Bref, qu'elle connaisse des clartés de tout.

       Et devenue femme qu'attend-on d'elle [...]
Journal de Châteaubriant - 1er août 1908 page  2 "Distribution de prix"
 
     Mais pour qu'un résultat si désirable soit obtenu il importe que, sous prétexte d'une neutralité, d'ailleurs nécessaire, elle n'ait pas été mise en défiance de la pensée moderne, il faut qu'on lui ait appris à rejeter les fausses doctrines et les erreurs puériles.
      Eh bien ! Voilà précisément le but, la raison d'être, et la grande noblesse de l'école laïque, de cette école laïque, dont nos adversaires médisent volontiers parce qu'ils la redoutent et qu'ils recommencent à attaquer avec acharnement
     Voilà le but de cette école laïque où l'on dispense à tous, garçons et filles, la même instruction, parce que garçons et filles, devenus hommes et femmes, lancés dans le dur combat de la vie, auront à lutter de même sorte et contre l'âpreté de l'existence et contre les fantaisies du destin. 
      Voilà le but de cette école républicaine où l'on forge et trempe les énergies, où l'on enseigne le Devoir, où l'on éveille les sentiments de la générosité et de la dignité morale, où s'élabore enfin l'oeuvre malaisée, mais tentante d'un avenir de plus complète liberté, de plus entière égalité et de plus réelle fraternité 
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      Le Collège Sainte Marie


      Ce qui devait devenir l'Ecole Aristide Briand en 1936 était alors le Collège Sainte Marie
      
      Etat des lieux en 1910
      La Municipalité de Châteaubriant acquerrait-elle le Collège Saint Marie dont la mise en vente à l'amiable des bâtiments, cours, jardins était programmée. Un ensemble devenu propriété de l'Etat après promulgation  de la loi de séparation et loué depuis à l’évêché en la personne de M de la Pénissière, secrétaire, pour une somme relativement peu élevée
      
      Historique de l'Institution Sainte Marie de Béré 
      Elle s'était ouverte en 1846 rue de Vitré.  Elle est suivie de l'ouverture d'un pensionnat en 1850 fondé uniquement  dans un but d'utilité publique et dans l'intérêt des familles. Tout le désir des ecclésiastiques (clergé séculier)  est de donner  à la jeunesse une éducation solide et chrétienne. Cet établissement qui ne compte que 4 années d'existence, est dans une voie de prospérité qui prouve que le pays en a compris l'importance et les avantages (Présentation du Collège Sainte Marie dans "Pays de Châteaubriant" - D. Beloeil) 
      Les avis divergent quant à son fonctionnement. Selon Y. Cosson (Le Vieux Châteaubriant par l'Image), il connut une grande prospérité. Avis mitigé en 1865 de l'Abbé Goudé directeur de l'Institution qui fait état de difficultés de recrutement qui expliqueraient la baisse des effectifs qui passent de 85 élèves en 1853 à 51 en 1862. A-t-il fermé en 1898 ? (Pays de Châteaubriant - Histoire et Patrimoine) 
      Que deviendront les bâtiments ? La loi de séparation sera-t-elle appliquée ? 
  •        Leur destination était à l'ordre du jour du Conseil Municipal du 31 mai 1910. On discuta de l'aliénation prochaine, par le séquestre de la propriété dite "Institution Sainte Marie" et de la proposition par le S P d'acquisition par la commune de l'immeuble en question. Opposition des membres de la droite libérale à l'acquisition. Polémique à propos des propos tenus lors de la délibération municipale. M. Huard n'avait-il pas déclaré "Ma conscience s'oppose à ce que je discute sur l'acquisition d'un immeuble volé et n'avait-il pas ajouté qu'il fallait avoir la conscience vraiment élastique pour discuter d'un pareil sujet" des propos contre lesquels s'était élevé M. Le Pecq. Deux points de vue opposés à propos des intérêts de la commune à disposer des bâtiments du Collège.  Une violente polémique entre partisans ou non de la loi dont les deux journaux  castelbriantais (le Journal et le Courrier) se feront l'écho  
  • Offre à titre purement gratuit par l'Administration des domaines de l'ancien Collège Sainte Marie sous les seules conditions d'acceptation et d'affectation à une oeuvre scolaire quelconque (conseil Municipal 22 novembre 1911)
Journal du 25 novembre 1911 page 2- Conseil Municipal
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483262051
  • Un projet avait été débattu au C M  fin décembre 1910, celui de la création d'une école primaire supérieure de filles qui répondrait à la demande, les plus proches étant à Angers et Fougères.  La ville aurait donc tout intérêt à demander la création d'une telle école dont le succès serait certain car l'école similaire de Fougères est très prospère avec ses 125 élèves dont 75 pensionnaires. Mise aux voix, la création d'une E P S était votée, en principe, par 14 voix (17 membres du C M sont présents) 
Journal du 24 décembre 1910 page 2 colonne 1
https://archinoe.fr/v2/ad44/visualiseur/presse.html?ir_alto=25363&id=483262051
      
      Un peu d'humour. 
Le Conseil Municipal (Municipalité Franco) depuis la démission - en novembre 1910 - des 7 conseillers municipaux minoritaires dont M. Jules Huard ancien Maire, et l'élection de 7 Républicains pour les remplacer n'avait plus d'opposants en son sein.  Et pourtant un conseiller municipal - M. Houillot - avait déclaré s'abstenir. Quelle pouvait en être la raison. "Ce n'est pas, croyons-nous, par crainte d'une excommunication majeure (dont étaient menacés tous les acheteurs de biens mis sous séquestre). M. Houillot serait en effet, si nous sommes bien renseignés, locataire d'un bien ecclésiastique, dans les dépendances de l'Institution, dont il a fait un excellent jardin de rapport
Mais qu'en fera-ton ? les avis divergeaient au sein du C M 
- Une école ? Non ! Non ! ll y en a assez comme cela, cela va être des charges pour la ville ! aux dires de M. Houillot qui aurait bien vu s'y installer un bataillon ! Oui : Un bataillon si on veut."
- Pas d'école ! C'est votre avis mais ce n'est pas celui de tout le monde ! réplique  un conseiller qui estime lui, que l'installation d'un bataillon serait autrement onéreux pour le budget de la ville
Tout de suite la discussion s'était élevée au plus fort diapason, c'était un  échange de paroles, de gestes, où l'on ne distinguait rien sinon l'agitation de M. Houillot sur sa chaise
Et M. le Maire d'agiter la sonnette et le calme
Comment se termina cette séance qui n'était pas sans rappeler Courteline ?
  • l' Ecole Sainte Marie fermée mais dont les bâtiments avaient été loués est attribuée à la ville de Châteaubriant par décret de juin 1913. On a pour projet d'y loger des familles. Cela devait se réaliser après la guerre. Dans les locaux, la ville logera des familles pauvres et des vieillards. Un incendie devait détruire le vieux bâtiment en 1930. Reconstruit, modernisé et agrandi, l'établissement devint école en 1936 pour les filles (Ecole Aristide Briand)
     
  • Pendant   la guerre de 14 - 18, l 'Union des Femmes de France (Croix Rouge française) y installa un hôpital dès août 1914, une installation suivie de l'arrivée des 25 premiers blessés à la mi-septembre envoyés par l'hôpital militaire installé au lycée de Nantes
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Les écoles publiques de Béré


     Les deux écoles de Béré après l'ouverture de l'école des garçons (au premier plan) en octobre 1911


      M. Jouanny, l'Inspecteur de l'Enseignement avait salué, lors du Noël républicain fin 1911, cette ouverture chez les garçons en déclarant que "Nos écoles publiques ont été augmentées depuis octobre dernier d'une compagne qui débute bien, je veux parler de l'école des garçons de Béré" Il avait aussi salué "l'initiative prise par la Municipalité à qui allait toute sa reconnaissance pour l'institution des cantines scolaires dont bénéficient une centaine d'enfants chaque jour"
      C'est le docteur Bernou qui lors de la distribution des prix en 1908 avait mis en évidence, en en retraçant l'historique, les services rendus par l'école de Béré à la population laborieuse de Béré 
Fondée au mois de décembre 1879 par Mlle Valtier, l'école (de filles) comptait alors à peine trente élèves. Elle était située "rue des Petites écoles" actuelle. L'utilité de cette école, les succès obtenus chaque année par ses élèves, décidaient l'administration, en 1883, à transformer l'école libre de Mlle Valtier en une école communale. Le nombre de filles progressant sans cesse - il y en avait 115 en 1901 - les locaux occupés successivement devenaient insuffisants. La construction de nouveaux locaux, d'une nouvelle école, s'avérait indispensable. Quinze ans plus tard après bien des requêtes, des discussions nombreuses et animées au Conseil municipal, on construisit le beau local actuel, que l'on ouvrit en 1898, qui contient le maximum d'élèves que puisse fournir Béré, 120 environ
      Comment envisageait-on l'avenir ? On ne peut guère espérer dépasser ce nombre de 120, l'accroissement de la ville se faisant plutôt d'un autre côté, à moins d'annexer à l'école de Béré une classe enfantine qui, étant donné l'éloignement de l'école maternelle de la rue de la Vannerie, rendrait de grands services à la population du faubourg. C'était un projet dont on parlait et dont on reparla lors des Prix à l'école maternelle de la Vannerie (ouverte en 1906) dont les classes étaient surchargées. Les arguments développés par le docteur Bernou, délégué cantonal 
 
     "La création de cette classe enfantine à Béré est demandée par toute la population ouvrière du faubourg, l'école de la Vannerie étant trop éloignée pour pouvoir y envoyer les petits enfants. La fondation de cette classe (enfantine) ayant été prévue lors de la construction du bâtiment scolaire actuel, et les travaux préparatoires ayant été exécutés, son établissement définitif ne nécessiterait que peu de frais"

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Les écoles de la rue de la Vannerie


      
   Le fronton du bâtiment indique que nous sommes (photo prise vers 1910) devant des bâtiments qui successivement accueilleront l'école maternelle communale publique puis les classes du lycée à compter de 1955, puis l'Association des Papillons Blancs... l'école maternelle devenue école Marcel Viaud ayant occupé les locaux de l'autre côté de la rue libérés par les primaires des Terrasses 
       En 1906, en face de l"ECOLE MATERNELLE" toute neuve se tient l'école publique des filles de la Vannerie, emplacement occupé jusqu'en 1935 - 36. De la Vannerie, les filles émigreront route de Vitré où venait de s'ouvrir l' Ecole Aristide Briand. Les locaux laissés libres seront attribués aux classes primaires de l'Ecole des Terrasses qui y fonctionneront pendant une vingtaine d'années 
     Pourquoi avait-on ouvert une nouvelle école maternelle en 1906 en remplacement de la précédente qui se trouvait dans les dépendances directes de l'hôpital, établissement dangereux ? Lors des élections municipales de 1904, les candidats de la liste républicaine sortante, étaient fiers d'en avoir voté les crédits nécessaires, fiers d'en avoir programmé la réalisation prouvant ainsi que les intérêts de la classe ouvrière passaient avant leurs intérêts personnels et espérant  bien que les ouvriers sauraient le reconnaître. Et de dresser l'état de l'ancienne école qui jusqu'en était installée dans des conditions défectueuses. Qu'avait constaté la Commission sur place
1° L'insuffisance évidente des locaux de cette école que fréquentent 140 à 150 enfants alors qu'elle ne devrait en recevoir que 75 ou 80 au maximum (en outre plus de 100 enfants au-dessous de 6 ans ne peuvent y être admis et encombrent nos écoles communales)
2° Son installation déplorable et l'absence de tout matériel scolaire qu'il serait impossible d'y placer
3° L’exiguïté de la cour sans préau. Sous la petite galerie couverte s'ouvrent des lieux d'aisances rudimentaires, ce qui rend toute aération illusoire

      En 1904, la bataille des municipales faisait rage.  "Ces Messieurs de la liste panachée"  de l'opposition - à la tête de laquelle se trouvaient M M Lecoconnier et Huard - reprochaient les dépenses occasionnées par le projet de construction de l'école maternelle ce dont se défendait la Municipalité Aubin trouvant extraordinaire que des hommes qui se disent sans aucune préoccupation politique ni d'intérêt personnel et dévoués à la population castelbriantaise puissent faire un crime à leurs collègues du Conseil d'avoir voté une nouvelle école maternelle d'une utilité si bien démontrée. et de faire état de leur surprise sachant que plusieurs candidats des deux listes opposées à la liste républicaine, l'ont votée ce qui les honore aussi

      Les profonds bouleversements qu'entraînent les lois de de 1901 et de 1905 - Fermetures... Ouvertures
      Ce projet de nouvelle école maternelle pourtant bien engagé débouchera de justesse. La nouvelle Municipalité conduite par M. Jules Huard (liste républicaine libérale) en mai 1904 après examen du projet de construction revu pour rectification adoptera après une longue discussion par 10 voix sur 18 l'établissement de cette école maternelle sur un emplacement à rechercher. Ce sera dans le quartier de la Vannerie. Une école qui fonctionnera à deux classes, la création d'un poste d'adjointe  ayant été votée par la Municipalité en février 1906 - la Maternelle étant en construction. Cette ouverture en Octobre 1906 entraînera le remplacement de Sœur Saupin jusqu'alors directrice de la Maternelle et les remerciements de la Municipalité pour le dévouement dont elle avait fait preuve à la tête de cette école. Une école moderne puisque après étude comparative, la Municipalité avait décidé - dans un souci d'économie de combustible - d'y installer un chauffage par la vapeur ou l'eau chaude. La vie scolaire suivrait désormais son cours - Première rentrée officielle en octobre 1906 sous la direction de Mme David et première distribution de  prix en juillet 1907
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L'école des Terrasses 


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       Aspect final vers 1905 de l'école des Terrasses, état dans laquel elle restera jusqu'en 1952
    
     Trois ans après la promulgation de la loi de 1882, la Municipalité de Châteaubriant devait entreprendre la construction des écoles communales de garçons et de filles. La première, celle des garçons, était située entre la place des Terrasses et la gare en bordure de la large avenue récemment ouverte pour faciliter l'accès à la gare. Un établissement dispensant un enseignement primaire et bientôt un enseignement complémentaire (un cours complémentaire) de même qu'à l'école des filles rue de la Vannerie.
     Ces premiers cours complémentaires sont des classes d'enseignement primaire supérieur annexées à des écoles élémentaires, placées sous la même direction et qui n'existent pas indépendamment des écoles primaires. Ainsi aux trois cours de l'école primaire (cours élémentaire, cours moyen, cours supérieur) était greffé un cours complémentaire aux Terrasses comme à la Vannerie.  Qui pouvait compléter ainsi ses études ? Tout élève possédant le certificat d'études primaires élémentaires et ayant suivi pendant une année au moins le cours supérieur d'une école élémentaire. Comment faciliter l'accueil d'élèves des communes environnantes ? En ouvrant un  pensionnat chez les garçons comme chez les filles.
 
    Les effectifs sont très importants dans les premières années 1900. En 1906, l'école des Terrasses comprend 7 classes avec un Cours supérieur et un Cours complémentaire et un effectif de près de 350 élèves (cf carte postale) C'est une école grande, spacieuse dont les classes sont bien aménagées. Le niveau de l'enseignement s'est élevé et les méthodes ont été améliorées. L'Association des Anciens élèves ne pouvait qu'abonder dans le sens de M. Alphonse Bréant, président du Comité républicain chargé du discours lors de la remise des prix alors que le combat entre partisans et opposants à la loi de séparation bat son plein. La Municipalité est alors dirigée par M. Jules Huard, républicain libéral proche des milieux catholiques qui ont fondé l'Association pour l'enseignement libre en 1904. Est-ce la raison qui explique son absence et celle de la Musique Municipale des Sapeurs pompiers, toujours présente. Cette année là, M. le Maire nouvellement élu avait donné ordre à son chef de ne pas convoquer les musiciens pour la cérémonie (Journal du 14 juillet 1906)


Retour en arrière
Où nous apprenons ce qu'était l'Ecole Communale, place des Terrasses, en 1860 (extraits de "Histoire municipale" - N° 123 - La Mée socialiste) 
Alphonse Bréant dans son discours en 1906  nous en parle et se souvient toujours avec émotion  de ses années d'école "bien que de nombreux hivers aient neigé depuis sur sa tête"
Qui ne se souvient de son instituteur ? Lui se rappelle qu'il avait "Monsieur Lucas (Delaunay) qui a laissé un si bon souvenir à Châteaubriant. Quant à l'école, elle n'avait à cette époque ni l'aspect ni l'importance de la vôtre. Deux classes bien petites qui contenaient à grand peine 80 élèves(par classe). Quant au personnel enseignant, il se composait du Maître (M. Lucas) et du Sous-Maître"
Agrandir l'école mais comment ?
L'achat d'un jardin contigu côté ouest pour la construction d'une annexe à la maison d'école permettrait de résoudre la question mais les vendeurs en demandent un prix trop élevé. On se tourne vers un second jardin, côté est cette fois, qui pourrait fournir un emplacement convenable et suffisant. Par ailleurs et les prévisions du Conseil s'avéreront exactes. On se demande si "D'un autre coté, le tracé d'un chemin de fer dont on fait l'étude, l'assiette de la future gare,ne pourrait pas sous peu, en modifiant le plan actuel de la ville, lui offrir pour sa maison d'école un emplacement plus avantageux (C M - 16 février 1862) C'est de ce côté qu'on ouvrira une large avenue menant à la nouvelle gare que borderont les nouveaux bâtiments et classes de l'école dite des Terrasses

 
La situation en 1867. 
On se félicite de la prospérité de l'école toujours sous direction de M. Lucas Delaunay mais le local est devenu insuffisant pour accueillir dans s es deux classes 150 élèves. Aussi parle-t-on toujours d'agrandir le local... "Faute de ressources, la commune paiera l'agrandissement au moyen de 10 centimes additionnels pendant 5 ans espérant des secours de l'Etat". On se projette dans l'avenir "Quand l'école aura été agrandie, il y aura trois classes et il faudra un second sous-maître. Quant à la rétribution scolaire jusqu'ici laissée entière à l'instituteur, il mérite de la conserver, moyen estime-t-on plus propre à exciter l'émulation de l'instituteur"

1869 : On n'avance guère
Aussi M. Lucas Delaunay appelle-t-il l'attention du conseil sur la nécessité de cette troisième classe...Le Conseil regrette que la situation financière de la commune ne lui ait pas permis jusqu'ici de disposer d'un crédit pour réaliser ce projet...  Et l'Instituteur de demander en outre pour la récréation des élèves un préau couvert qui permettrait  d'y dresser un petit gymnase "où les enfants se livreraient de temps en temps aux exercices reconnus indispensables au développement de leur forme physique" On vote une somme de 1500 francs pour l'installation d'un préau couvert
Et pourquoi ne ferait-on pas d'une pierre deux coups ? Ne serait-il pas possible d'établir la troisième classe au-dessus du nouveau préau couvert ? Une commission étudiera la question...
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     Les pionniers de l'Enseignement public
Alfred Gernoux dans une série d'articles parus dans le Journal de Châteaubriant en 1931 - année du cinquantenaire de l'Ecole Publique - proposait aux lecteurs un retour en arrière sur l'école "Modestement, regardons autour de nous. Nous évoquerons les humbles pionniers, instituteurs et institutrices, qui ont défriché, semé en notre région et dont les noms restent vénérés dans nos communes de l'arrondissement"

         Dans Répertoire Alfred Gernoux - Blog mibonnier -Article "Les pionniers"
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        Que nous dit-il de M. Bry - un hussard de la République - nommé directeur de l'école des garçons des Terrasses qu'il dirigera pendant plus de 23 ans (de 1901 à 1924) et dont le rôle fut très important au sein de l'Association des Élèves à compter de sa création en 1902 ?

       Quels éloges décerne-t-il à M. Faron, Inspecteur de l'Enseignement, qui regrette dans son discours que "l'école laïque, école de la liberté et de la République ne soit pas encore comprise et acceptée de tous. Bien des parents, déclare-t-il, préfèrent pour leurs enfants d'autres disciplines, cela souvent uniquement par esprit de parti.  Ils n'ont pas encore cette conviction que l'Ecole nationale comme l'Armée nationale sont au-dessus de tous les partis et que l'une comme l'autre n'ont qu'un idéal : l'union de tous les Français dans la même confiance réciproque et la même ferveur patriotique"